Bientôt en Montagne Noire, on ne comptera plus les moutons mais les loups et cela n’aidera pas les éleveurs à s’endormir…
Depuis les premières attaques sur Castans en mai 2021, la prédation s’est accentuée sur le massif Montagne Noire, sur l’Aude, le Tarn et l‘Hérault. De nouvelles attaques à Fontiers et Cuxac-Cabardès, puis coté Tarn, entre Mazamet, Sauveterre et Saint-Amans… le côté Héraultais subit aussi des actes de prédation réguliers sur des troupeaux d’ovins et de jeunes bovins… Plus près de Castans, à Labastide Espabaïrenque, ils se sont multipliées en 2022, malgré la présence de chiens de protection, encore trop peu nombreux pour défendre d’importants troupeaux face à un ou plusieurs loups.
Pour les éleveurs, l’adaptation à cette situation nouvelle est difficile et les difficultés s’accentuent selon les pratiques pastorales… Dans l’urgence, ils doivent rentrer leur bétail. Ils subissent , encore dans la sidération, la violence des attaques et la lourdeur des modifications qu’ils doivent entreprendre. La première action de protection possible est la mise en place de chiens de protection sur leur troupeau. Elle est financée par l’Etat et conditionne son soutien dans l’obligation d’adaptation. Un choix que chacun fait à son rythme, prenant en compte l’investissement personnel dans leur éducation, l’investissement financier dans le renforcement des clôtures, pour les contenir au plus près du troupeau, les risques de conflits avec le voisinage ou les différents usagers de nos campagnes. Le chien de protection, massif et bruyant, devient une obligation pour les élevages, dans les zones où le loup est présent. Ils doivent être multipliés lorsque plusieurs loups sont sur le même territoire… Leur présence, bien plus visible que celle des loups, pour les habitants et les touristes, doit être comprise et acceptée.
Les associations, la Pastorale Pyrénéenne, l’Institut pour l’élevage, accompagnent chaque mise en place de chien. Mais les élevages devant se protéger contre la prédation par le loup se multiplient. Elles incitent aujourd’hui les éleveurs à se regrouper pour échanger… pour trouver des solutions communes. En juin 2022, c’est à Castans, qu’ils se sont réunis pour évoquer leur situation, et les solutions envisagées, puis à Cuxac Cabardès avec le syndicat des éleveurs audois et la chambre d’agriculture. Enfin, à Montréal, autour du film « Rasco et nous », invités par les services de l’Etat, avec les différents partenaires, ils ont pu débattre avec le réalisateur. https://youtu.be/hiPjEBaq_jA
Ces chiens sont autonomes et accompagnent le troupeau jour et nuit. Ils doivent éloigner tout intrus et créer une zone de protection autour de leurs brebis… A l’approche d’animaux ainsi protégés, surveillez votre comportement, gardez vos distances, votre calme, poursuivez votre chemin et le chien arrêtera d’aboyer et reviendra à son troupeau…
La préfecture vient de publier un arrêté qui classe les communes en fonction de la prédation subie. Castans est maintenant en cercle 1 : la présence du loup et la prédation ont été constatées au cours des deux dernières années. Ce classement permet aux éleveurs, une prise en charge partielle des surcoûts liés aux mesures de protections.
L’OFB, Office Français de la Biodiversité continue à surveiller ce territoire où le loup est bien présent. Ils relèvent les indices et effectuent leur constat après chaque attaque.